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mercredi 5 septembre 2018

[Long avis] Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre / Ruta Sepetys

Une nuit de juin 1941, Lina, quinze ans, sa mère, Elena et son petit frère, Jonas, dix ans sont brutalement arrêtés par la police secrète soviétique.

Au bout d’un voyage épouvantable de six semaines, presque sans eau et sans nourriture, entassés dans des wagons à bestiaux, ils débarquent au fin fond de la Sibérie, dans un camp de travail soviétique. Logés dans des huttes, sous alimentés, brutalisés, les déportés tentent de survivre et de garder espoir. Dans le kolkhoze, le travail de la terre est éreintant. Mais malgré la mort, la maladie, le froid, la faim et la terreur, Lina tient bon, soutenue par une mère exemplaire, son amour pour un jeune déporté de dix-sept ans, Andrius, et portée par sa volonté de témoigner au nom de tous et de transmettre un signe de vie à son père (condamné à mort dans un autre camp) grâce à son art du dessin et à l’écriture.



LONG AVIS & SPOIL A LA FIN


Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre est un livre qui m'a énormément touchée. Cependant quelques éléments m'ont déplu, et sans ça, je pense que ça aurait fait toute la différence.
Nous suivons Lina jeune fille de 15 ans lituanienne déportée avec sa famille. Malheureusement je n'ai pas accroché avec le personnage. Au début du récit j'ignorais son âge et je lui donnais 13 ans (j'avais oublié le résumé et je vous conseille de ne pas le lire car il en dit trop). Elle est immature et beaucoup trop enfantine. Son portrait que l'on en fait au départ ne correspond pas à ce qu'elle donne dans le livre. Je m'attendais à plus de caractère, je l'ai senti absente malgré qu'on soit dans sa tête.
Et à l'inverse son frère fait bien plus qu'un enfant de 10 ans. Jonas qui est son nom est adorable et il m'a fendu le coeur à plusieurs reprises.
J'ai bien aimé la mère également, mais je n'ai pas réussi à me sentir proche de la famille jusqu'à la dernière partie. La façon dont les faits sont racontés donne l'impression que Lina et sa mère (on excusera Jonas) les vivent passivement. Alors que l'on est du point de vue de Lina je n'ai pas ressenti suffisamment de colère, de révolte, de tristesse et de souffrance. Mise à part lorsqu'elle dessine. L'autrice a bien retransmis ses sentiments et j'ai donc pu très bien visualisé les dessins.

Les blessures, les injustices se passent comme s'ils étaient écrits dans un livre d'histoire et que les personnages n'étaient qu'à moitié concernés. Pourtant c'est ce genre de fiction qui permet justement de mieux se rendre compte de ce qu'ont pu vivre ces populations et ça n'a pas été le cas ici.
Bien que ce livre soit jeunesse il est pauvre en informations historiques, presque pas documenté. Sûrement raison pour laquelle Lina ne s'interroge que très peu sur la situation. Ce qui ne m'a pas paru réaliste.
J'ai d'ailleurs noté quelques incohérences ou idées floues. Lina qui a un opinion bien tranché sur Staline ne connait rien de ce qui se passe politiquement. Et quelques fois alors qu'elle est sensée ignorer certaines informations on se retrouve avec des sauts dans le passé où finalement elle les sait.
La plupart de ce qui se veut être des « révélations » sont devinables à l'avance. On sait tout de suite où l'autrice veut en venir car pas du tout subtile. D'un autre côté il y a des questions auxquelles je n'ai pas eu réponse...

Pour ce qui est de l'amourette entre Lina et Andrius je n'ai pas aimé ce dernier qui est rancunier, pas très aimable parfois, et un peu immature sur les bords (pour faire fumer un enfant de 10 ans, je n'ai pas compris pourquoi sa mère a accepté ?). Pour la place que ça prend dans le livre, ce n'était pas nécessaire. Du jour au lendemain les adolescents s'aiment, sans que rien ne se passe au final. J'aurais aimé que ce soit plus présent ou tourné autrement afin de donner à leur amour plus de crédibilité. Ca aurait apporté une touche de douceur dans cette horreur.

La dernière partie est celle que j'ai préféré car la plus émouvante, les événements qui se déroulent sont d'une extrême dureté. Je me suis enfin sentie proche de cette famille et des autres déportés (coup de coeur pour le Chauve qui m'a plusieurs fois fait sourire).
Dommage que la fin soit expéditive, ce qui a aussi été le cas pour de nombreuses scènes qui s'interrompent brusquement alors qu'elles méritaient d'être plus développées. L'épilogue ne m'a pas non plus satisfaite. 

SPOIL Dans la lettre de Lina on sait qu'elle retrouve Andrius et se marie avec lui, mais on n'a pas assisté aux retrouvailles ce qui est vraiment frustrant. On ne sait pas non plus si son père a survécu. On ne sait pas ce que Jonas est devenu. Et on apprend qu'ils sont restés douze ans dans ces goulags ce qui est le plus déchirant finalement. Ils ont passé tant d'années dans cet enfer, leur jeunesse sacrifiée, et j'ai ressenti une profonde injustice. SPOIL

J'aurais souhaité beaucoup plus de détails ! Qu'on suive cette famille plus longtemps.
Néanmoins j'ai appris. On a tendance à faire focus sur Hitler, ce qui est arrivé aux juifs, et on met un peu de côté cette autre partie de l'histoire. Mais ce livre à mon goût, aurait pu être bien mieux exploité. Je reste hantée par leur histoire, le plus effrayant étant, que c'est réellement arrivé il y a peu de temps.


1 commentaire:

  1. J'ai lu ce roman deux fois, et j'ai pleuré autant de fois... C'est dur, fortement émouvant, je conseille vivement !!

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